18 juin manif contre l'expusion des roms de leur bidonville de la Pare

16-06-2014 à 11:17:06
16-06-2014 à 11:18:03
16-06-2014 à 11:23:36

Deux articles dans ce livre sont consacrés au Roms je vous en fait part.
16-06-2014 à 11:24:14
Les Roms sont culturellement inintégrables

Les Roms qui vivent en France sont majoritairement originaires de Bulgarie et de Roumanie. D'après l'ONG Médecin du Monde, qui travaille quotidiennement à leur cotés, leur nombre varierait entre 15 000 et 20 000. Tout au long de leur histoire, ils ont continuellement fait l'objet de persécutions. Esclaves jusqu'au XVIIIe siècle, déportés en Transnistrie pendant la seconde guerre mondiale, victimes de la sédentarisation forcée sous le communisme, dépossédés de leurs terre sous la dictature de Ceausescu, cette minorité ethnique se voit sans cesse opposer une répression raciste à ses moindres faits et gestes.
Ce que l'on oublie, c'est que les Roms doivent affronter un problème majeur : la grande misère. Celle-ci se combat par l'accès à l'éducation, à la santé et au logement. Or en Bulgarie et en Roumanie, comme en France, ces politiques sont absente ou insuffisantes. La discrimination et le racisme à l'égard des Roms les empêchent d'accéder à leur droits et de subvenir à leur besoins fondamentaux. Pourtant, des subventions européennes conséquentes ont été versées pour l'intégration des Roms sur les territoires de ces pays. Sur la période 2007-2013, la France a ainsi touché 1,7 milliard d'euros au titre de l'inclusion sociale et de la lutte contre les discriminations à l'égard des Roms. Résultat, en six ans, 53 projets d'insertion ont été cofinancés par le Fonds social européen. À un petit détail près, mais qui a son importance : ces projets ont été principalement dirigés vers les gens du voyage ou les personnes vivant en campements, c'est-à-dire une majorité de Français et non de Roms. Ce n'est pas un mal en soi, bien au contraire toutefois, le financement reçu est détourné de son objectif initial, l'insertion des Roms. De plus, la réalisation de ces 53 projets a coué 4 millions d'euros, ce qui représente une somme dérisoire au regard de l'enveloppe européenne accordée à la France. À se demander, comme l'a encore fait en octobre 2013 la commissaire européenne Viviane Reding, où passe l'argent. Pourtant, des solutions existent. Des dizaines de municipalités française ont, depuis longtemps, fait le pari de l'insertion des Roms, au nom de la cohésion républicaine. C'est aussi bien le cas à Faches-Thumesnil (Nord), ville de 18 000 habitants dont le maire est membre de l'UDI (Union des indépendants, de Jean-Louis Borloo),qu'à Castelnau-de-Guers (Hérault), bourgade communiste de 1000 habitants. Toutes les deux, entre 2008/ et 2009, ont décidé soit d'installer des familles roms dans des mobile-homes financés par l'état, soit de les loger dans un bâtiment communal aménagé. Près de cinq ans après la mise en place de cet accueil, la plupart des parents ont trouvé du travail dans le secteur du BTP, de l'entretien des espaces verts ou dans le transport routier. Quand aux enfants, presque tous ont été scolarisés.

Interdit de travail

Selon les estimations, 85% des Roms vivant en France ont quitté la Roumanie ou la Bulgarie pour des raisons économiques. Si, depuis le 1er janvier 2014, ces ressortissants européens peuvent venir travailler en France sans avoir besoin de justifier d'un titre de séjour ou d'une autorisation spéciale de travail, ils ont subi le maintien par la France de mesures dites « transitoires » jusqu'au 31 décembre 2013, alors même que la majorité des autres états de l'Union européenne les avaient levés dès 2007. Ces mesures obligeaient les travailleurs Bulgares et Roumains – et donc, pas forcément Roms – à justifier de ressources régulières pour pouvoir venir en France ou à prouver qu'ils exerçaient une activité économique, en qualité de travailleur salarié ou non. À ces mesures, l'état avait également joint une liste limitative de métiers pouvant être exercés par les Roms. Liste à laquelle s'ajoutaient des complexités administratives pour tout employeur voulant établir un contrat de travail avec ces derniers. Un procédure organisée de telle façon que ces personnes se retrouvaient dans l'impossibilité de travailler légalement et dans l'obligation d'accepter n'importe quel travail, le plus souvent au noir. L'application de la nouvelle directive de janvier 2014 devrait rompre cette spirale. Ces changements récents vont dans le sens d'une intégration sociale des Roms dont le travail est le vecteur principal.
16-06-2014 à 11:25:16
« Les Roms envoient leurs enfants commettre des vols, parce qu'ils sont mineurs et donc jamais sanctionnés. »

S'il est exact que certaines familles envoient leurs enfants mendier ou voler pour tenter de gagner rapidement de l'argent, la plupart des mineurs impliqués sont sous la coupe de réseaux mafieux. Selon les services de police spécialisés sur la question de la délinquance des mineurs, sur les 6 000 enfants Roms vivant avec leur famille en Île-de-France, 400 à 600 seraient contraints par ces réseaux à commettre des délits. Un taux de 4 à 10%, que ne manque pas d'instrumentaliser l'extrême droite, qui est pourtant à nuancer par cet autre pourcentage : d'après une récente étude du collectif Romeurope, seuls 10% des enfants Roms vivant en France et en âge d'être scolarisé le sont. Alors même que le centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) a établi, grâce à une enquête réalisée auprès de 100 mineurs Roms pris en charge par les services de l'Aide sociale à l'enfance de Paris, que 97% de ces enfants avaient pu valider une année scolaire ou obtenir un diplôme (lire l'encadré ci-après). On le voit, des solutions existent pour intégrer ces mineurs et les sortir des griffes des réseaux mafieux. Or, ils ne sont pas traités de la même manière dans les différents pays européens. Alors que, depuis 1998, des pays comme l'Italie et la Belgique ont rapidement pris des mesures d'encadrement et de protection des enfants Roms, en France, la justice les considèrent toujours comme des délinquants et non comme des enfants à protéger. Ainsi en 2012, une jeune fille de moins de quinze ans, considérée comme récidiviste, a été condamnée à onze mois de prison ferme, alors qu'il était établi qu'elle agissait sous la contrainte. Une peine rendue possible par le fait qu'en France les mineurs de plus de treize ans peuvent être condamné à la prison. Ce qui a poussé les bandes organisées à utiliser des enfants de moins de treize ans pour poursuivre leurs divers trafics. La justice ne peut rester inerte devant de tels faits : les gangsters qui organisent ces réseaux et qui en profitent doivent subir une répression implacable, et leurs victimes être traitées comme ce qu'elles sont, des mineurs.

Quand on empêche les enfants Roms d'être scolarisés

Les difficultés que les Roms roumains et Bulgares éprouvent ne sont pas dues à la « culture Rom », qui les condamnerait à être à la marge, mais aux difficultés d'insertion des adultes sur le marché du travail et de scolarisation des enfants. Deux des raisons de cette non-scolarisation des enfants. Deux des raisons de cette non-scolarisation sont, selon le sociologue Olivier Peyroux, d'une part le refus de nombreuses municipalités, toutes couleurs politiques confondues, d'inscrire des enfants Roms à l'école par peur de l'installation d'un campement sur leur territoire, et d'autre part les démantèlements des camps et des bidonvilles, sans solution de relogement, qui brisent net le processus de scolarisation.