Par ordre du Roi.
Oyez braves gens confinés,
Oyez, oyez, damoiselles cloitrées et damoiseaux claquemurés !
Restez chez vous !
Je répète : restez chez vous !
Ceci n’est qu’un exercice.
Vous participez et la France toute entière collabore tandis que le monde entier encourage !
Ceci est un test grandeur nature.
Nous testons, ici, avec le Roi, en ce moment même ou vous lisez et à travers ces mesures de confinement total, votre capacité de résistance à l’oppression en même temps que votre aptitude à la soumission.
Ceci est un test !
Restez calme !
Les informations contradictoires comme : « restez chez vous mais… allez travailler ! » sont anticipées et organisées… “N’allez pas promener en foret mais… prenez les transports en communs bondés“ tout comme le fameux « Renvoyez vos enfants à l’école une semaine sur deux, par groupes de 15 en demi-classe ou d’un tiers par demi journée si c’est trop, et apprenez les gestes barrières à vos plus petits qui savent à peine chier tout seuls » sont des épreuves psychologiques visant à déterminer votre seuil d’admissibilité à l’absurde d’un ordre émanant d’une autorité.Oyez braves gens, soyez fiers des drônes qui vous survolent et vous interpèlent pendant la promenade d’une heure - autorisée si vous êtes seul-e-s – mais que si vous êtes avec vos enfants en bas âges qui courent partout c’est pas bon - ils font partie du test !
Ne-paniquez-pas !
Ils sont déployés pour mettre à l’épreuve votre disposition naturelle à vous défendre contre l'intrusion oppressive d'un regard inconnu dans votre intimité.
Détruirez-vous un aéronef appartenant à l’état ?
Oyez brave gens, c’est interdit et extrêmement grave.
Un acte de guerre.
Mais c’est tentant n’est-ce pas ? Nous vous testons.
Ceci est un exercice.
La pénurie de masques et de tests est une expérimentation aussi.
Ceci est prévu, tout est sous contrôle.
Nous testons votre capacité à accepter l’inacceptable jusqu’à mettre votre vie en danger de mort, rien de plus: restez calme.
Restez chez vous.
Ne contestez pas.
Ceci est un exercice.Sur la durée, les autorités en profitent pour vérifier de la façon la plus exhaustive qui soit, où se trouve la nouvelle limite au delà de laquelle vous ne pouvez plus “accepter“ sans chercher à comprendre.La précédente limite à l’acceptation avait été repoussée très loin par l’accès populaire aux postes de télé-visions - qui vous observaient bien plus que vous ne le regardiez - mais, drame du génie humain, les fameux “rézossocios“ vous en libère hélas de plus en plus.Nous testons aussi, vous l’avez remarqué, la restriction à cette liberté nouvelle sur ceux-ci.
Parenthèse : Il va sans dire que les propos extravagants, idiots et saugrenus tenus sur les chaines d’infos sont aussi un test.
Test qui dure depuis 30 ans.
Les premières conclusions de ce test ancien, mises en parallèle avec celui que nous menons actuellement sont enthousiasmantes pour les autorités.
Merci à vous.
Vous êtes parfaits.
Vous êtes devenus complètement… comme on l’espérait. Voire un peu plus.
Merci braves gens.
Oyez, Oyez, damoiselles et damoiseaux, vous avez peur et c’est normal.
Ce test est anxiogène.
Il l’est volontairement !
Vous avez peur de tomber malade, de mourir, ceci est normal mais sachez que ce test porte surtout sur la peur que vous éprouvez face aux autorités et de sa police – elle met le paquet pour rendre ce test efficace, on ne peut le nier et nous devons la remercier.
Même si le Roi sent que c’est peut-être un peu tôt pour vous demander des “mercis“ tous les 135€.Cette police est la seule aujourd’hui à pouvoir occuper la rue, elle peut sans raison vous interpeler, vous contrôler, vous donner une contravention quand elle le souhaite, si elle le souhaite, pour le motif le plus absurde qui soit et vous frapper au sol pour se détendre.
Restez calme, soumettez vous, remplissez vos autorisations de sorties gentiment: ceci fait parti de l’étude en cours.
Braves gens… Vous pouvez ne pas croire ce que je dis bien évidemment, nous verrons.
Combien de temps faudra-t-il avant que je sois moi-même interpelé ?
Cela fait aussi partie de l’expérience en cours.
Oyez, braves gens,
A la ronde,on raconte encore qu'à l'heure où le monde s'endort,Résonne la plainte du vilain.